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Confinement et télétravail, comment anticiper les RPS ?

Alors que l’annonce de la prolongation du confinement se fait attendre, de nombreuses questions émergent quant à ses impacts sur la santé mentale et physique de millions de salariés en France. Confinement et télétravail, comment anticiper les RPS ?

Crise covid : les nouveaux défis des entreprises

À peine sorties de la mise en œuvre du 100% télétravail en urgence, les organisations vont devoir faire face à un nouveau défi : gérer le moral des troupes, le stress, l’anxiété, les risques de burnout à distance. En effet, si les 10 derniers jours n’auront été que questionnements autour du « Comment allons-nous travailler ? » (nos outils et process seront-ils accessibles à distance ? Quelles règles de fonctionnement fixer ? Comment maintenir l’activité en mode dégradé ? Comment animer le collectif en distanciel ?), la prochaine question sera selon une récente étude « Comment allons-nous ? ».

Les enjeux se déplacent ainsi vers la prévention, la détection et la gestion des risques psychosociaux (RPS) inhérents à la pratique d’un télétravail confiné et prolongé :

  • Que faire face à l’isolement ?
  • Comment gérer ma charge de travail (trop faible ou trop importante) ?
  • Quel sens donner au remote forcé ?
  • Comment assurer l’équilibre entre vie personnelle et télétravail ?

Confinement et télétravail, une crainte pour 4 Français sur 5

Le confinement est synonyme d’anxiété pour 79% des personnes interrogées. Des craintes liées aux conséquences directes du confinement : isolement, conflits familiaux liés à des huis clos précaires, anxiété liée à son propre état de santé, augmentation du taux de violences conjugales, frustration liée à la privation de liberté, solitude pour les personnes confinées seules, etc. La situation génère par ailleurs des craintes sur l’avenir professionnel des Français. 75% des femmes et 69% des hommes pensent en effet que cette période singulière va nuire à leur travail par la suite.

Le 100% remote : un défi en termes d’organisation

Le télétravail a beau être de plus en plus répandu en France, sa mise en œuvre complète et forcée en situation de crise sanitaire représente une réelle épreuve. Si le télétravail pendulaire génère habituellement des gains de productivité moyens de 22% chez les télétravailleurs, la mise en place du 100% remote dans un contexte de confinement amène des conclusions bien différentes. Contraints à travailler de chez eux, plus de 48% des Français confirment avoir des difficultés à s’organiser et à être efficaces. Soulignons des conditions de travail parfois précaires (présence d’enfants en bas âge au domicile, confinement dans un espace peu adapté, aléas du réseau internet, etc.). Un coup dur pour la performance individuelle et collective

Confinement et télétravail, comment anticiper et accompagner les RPS ?

La situation actuelle impacte très sérieusement la santé mentale des salariés en France. 37% des hommes et 48% des femmes interrogées estiment en effet avoir besoin d’un accompagnement psychologique pour faire face à la pandémie. Des chiffres qui corroborent l’étude publiée sur le confinement de Wuhan dans General Psychiatry, qui relève un taux de 35% d’individus touchés par des désordres psychologiques (anxiété, attaques de panique, etc.)

Malheureusement, les mesures pour lutter contre les RPS (risques psychosociaux) émanent très rarement des entreprises. Seules 11% d’entre elles déclarent proposer des solutions d’accompagnement. Post-confinement, la vigilance va se porter sur :

  1. l’anxiété des salariés non immunisés (reprise des contacts sociaux, crainte d’être contaminé)
  2. les effets de long terme pour ceux qui ont vécu des épisodes de stress intense (proche malade, décédé, ou contaminé par le salarié qui peut s’en vouloir)
  3. et bien sûr l’insécurité économique (coagulation des incertitudes)

Confinement et télétravail, comment anticiper les RPS ? Voici quelques recommandations, basées sur les retours d’expérience de nos clients pour amortir la sortie de crise et limiter les arrêts de travail post-confinement :

  • Être attentifs aux signaux faibles (monoparentalité, précarité, comorbidité, etc.)
  • Monitorer régulièrement les RPS (écoute digitale bimensuelle)
  • Outiller les RH, DRH, managers à l’écoute et au suivi de ces risques
  • Proposer ou renforcer les solutions de santé mentale au travail existantes
  • Former un comité de travail pluridisciplinaire pour gérer les cas critiques (médecin, psy, RH, etc.)
  • Revoir les process et équipements pour prévenir ces RPS
  • Adopter une communication de crise, régulière et réduisant les incertitudes
  • Faire preuve de reconnaissance, donner du sens aux efforts et sacrifices des collaborateurs

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